La demande d’augmentation mammaire par pose d’implants est en perpétuelle croissance et occupe une grande part dans l’activité des chirurgiens plasticiens.
Prothèses mammaires : résultats
Ils sont souvent bons mais il existe aussi un petit pourcentage de résultats insatisfaisants voire même de complications dont nous parlerons ici.
Nous évoquerons ici leurs principales causes tout en précisant que l’augmentation mammaire se déroule bien dans la grande majorité des cas.
Comme toute intervention chirurgicale, la survenue de complications est toujours possible. Toutefois un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée permettront une évolution généralement favorable sans entraver le résultat final.
Quant aux insatisfactions de la patiente par rapport au résultat obtenu, ils peuvent résulter d’un manque de communication lors de la consultation. Par exemple, le volume ou la projection des seins n’est pas conforme à l’attente de la patiente.
D’où l’importance pour le plasticien de prendre tout son temps pour expliquer et exclure d’emblée ce qui est inadapté et impossible à réaliser. Par exemple un volume d’implant mammaire inadapté à la taille ou la forme du buste.
Les tests, lors de la consultation, à l’aide de prothèses externes, placées dans le soutien gorge, permettent de simuler le résultat attendu et de réduire ainsi le risque de ce genre de malentendus.
Durant cet entretien, les anomalies de la forme des seins, une éventuelle asymétrie ainsi qu’un évaluation de la qualité de la peau devront être notés.
Venons en maintenant aux vraies complications, de gravité très variable, avant d’évoquer les insatisfactions de résultat.
L’hématome post-opératoire
Il survient dans les heures qui suivent l’opération alors que la patiente est généralement encore hospitalisée.
Exceptionnellement, il peut apparaître au bout de quelques jours en rapport avec une chute d’escarres.
C’est une collection de sang donnant au sein un aspect tendu, bleuté et douloureux.
Son origine est un saignement non extériorisé.
Il nécessite une reprise chirurgicale, assez simple, qui consiste à évacuer l’hématome et traiter le vaisseau à l’origine de l’hémorragie.
Cette complication n’aura aucun impact sur le résultat final.
L’infection après pose de prothèses mammaires
Exceptionnelle, elle peut être nosocomiale donc acquise lors du séjour à l’hôpital comme secondaire, en rapport avec des problèmes d’hygiène personnelle.
Elle peut guérir sous traitement local et antibiothérapie.
Parfois, elle pourra nécessiter une reprise chirurgicale avec ablation de l’implant mammaire.
C’est une situation psychologiquement très difficile puisque la reprise chirurgicale permettant de remettre une nouvelle prothèse ne sera possible qu’au bout de 6 mois.
Coque et implants mammaires
Elle apparaît au bout de quelques mois, se voit dans 2 à 3% des cas et est totalement imprévisible.
Elle est plus souvent unilatérale, mais peut aussi toucher les deux côtés.
Il s’agit d’une réaction du corps humain à un corps étranger. C’est une fibrose autour de l’implant mammaire donnant un aspect asymétrique des deux seins..
Elle se manifeste par une douleur et une ascension progressive de la prothèse qui migre vers la partie supérieure donnant une consistance très dure au sein.
La coque nécessite une reprise chirurgicale afin de la réséquer ainsi que la pose d’un nouvel implant mammaire.
La rupture de prothèse mammaire
Elle peut arriver lors de la pose de l’implant en rapport avec une mauvaise manipulation du praticien.
Parfois elle est en rapport avec une prothèse mammaire défectueuse.
Son diagnostic, fait cliniquement, sur la constatation d’un aplatissement ou d’une déformation du sein, est confirmé par l’échographie.
Précisons que les nouvelles prothèses mammaires contiennent du gel de silicone compact et donc sans risque d’écoulement.
Une reprise chirurgicale pour remplacement de l’implant sera toutefois nécessaire.
Troubles de la sensibilité
Ils sont fréquents au niveau du mamelon et durent quelques mois.
Ils peuvent également intéresser l’aréole ainsi que la partie inférieure du sein.
La cause est une compression des nerfs sensitifs provoquée par la prothèse mammaire.
Totalement imprévisibles, parfois, ils ne disparaissent que partiellement.
Dans tous les cas de figure, ils ne compromettent pas l’allaitement.
Les plis cutanés
Appelées encore vagues, ils donnent aspect irrégulier de la peau en regard et se situent plus souvent au niveau du côté externe du sein.
Parfois, ils apparaissent uniquement dans certaines positions et sont exagérés par la contraction du muscle pectoral.
Ils sont plus fréquents chez les patientes maigres avec de petits seins et une peau très fine notamment quand la prothèse est posée devant le muscle. .
Ils sont dus au fait que l’implant mammaire, de par son volume, déborde au delà de la glande.
En fait, il s’agit d’une disproportion entre le volume de la prothèse mammaire d’une part et la taille du sein et du buste d’autre part.
Résultats insatisfaisants
Ils peuvent concerner un volume inadapté ou non conforme à l’attente de la patiente mais cela reste subjectif et n’est pas toujours imputable au chirurgien.
Parfois, il s’agit d’une asymétrie, qui lorsqu’elle est minime, doit être tolérée. En effet les seins naturels sont rarement équivalents.
Par contre, lorsqu’elle est flagrante, elle relève de la responsabilité du plasticien. Elle peut être en rapport avec une loge mal faite laissant l’implant mammaire partir sur le côté ou ver le haut.
En conclusion, l’augmentation mammaire par pose de prothèses peut, comme toute autre intervention, être sujette à certaines complications bien que rares.
Toutefois l’expertise du chirurgien plasticien permettra d’en minimiser la fréquence.